1 Introduction

L’industrialisation des sociétés a permis le développement massif de l’urbanisation. Au XIXe siècle, en Europe et dans le reste du monde la population mondiale était principalement rurale, la majorité des populations vivaient en campagne. Une tendance générale s’observe à partir de la révolution industrielle où on observe que la population urbaine commence à augmenter suite à un phénomène d’exode rural massif.

Pour des raisons économiques liées à l’attrait des villes (où les salaires proposés étaient plus élevés) mais aussi liées à la perte d’emplois dans les zones rurales, il s’ensuit un exode rural massif en France dans les années 1850. A partir de 1870 on comptait à 100 000 le nombre de départs par an des personnes quittant les campagnes pour rejoindre les villes. Ce nombre va culminer en 1880 pour atteindre 160 000 départs par an.

L’exode rural participe directement à au développement des villes et des concentrations des populations dans ces dernières. Aujourd’hui en France on compte 2467 unités urbaines 1. Parmi ces 2467 unités urbaines, près de 2000 comptent moins de 10 000 habitants, soit environ 13% de la population française. 62 unités urbaines rassemblent plus de 100 000 habitants dont 36 plus de 200 000 habitants et 5 unités urbaines qui comptent plus d’un million d’habitants parmi lesquelles l’agglomération parisienne avec 10,8 millions d’habitants.

Avec 269 000 habitants la communauté d’agglomération Angers Loire Métropole est la deuxième agglomération des Pays de la Loire après celle de Nantes. La ville d’Angers intra-muros compte en 2017, 152 960 habitants avec une densité de la population de 3581 habitants au Km².

La courte présentation du développement massif de l’urbanisation que nous venons d’exposer nous permet d’introduire le phénomène des îlots de chaleur qui est une conséquence directe du développement des villes et de la densité de la population. Le phénomène des îlots de chaleur est lié à l’urbanisation. Dans son expression la plus simple, un îlot de chaleur est une élévation des températures de l’air et de surface des centres-villes par rapport aux périphéries. Les îlots de chaleur urbains participent à l’échelle de la ville au réchauffement climatique. Étudier le réchauffement climatique en ville consiste donc à porter un regard minutieux sur le phénomène des îlots de chaleur.
Dans le cadre de ce travail notre intérêt se porte sur le phénomène d’îlot de chaleur mais circonscrit à la ville d’Angers.

Dans le contexte d’un réchauffement climatique généralisé, quelles mesures peuvent être mises en place pour lutter contre le phénomène des îlots de chaleur urbain dans la communauté d’agglomération d’Angers Loire Métropole ?

Dans ce travail nous nous proposons pour conseiller les pouvoirs publics d’Angers face à ce problème des îlots de chaleur urbain. Nous allons évaluer monétairement la variation du bien-être de la population d’Angers bénéficiant des mesures d’atténuation des îlots de chaleur urbains.

Pour répondre aux préoccupations de la problématique nous commencerons par faire une revue de la littérature scientifique du phénomène d’îlot de chaleur urbain. Nous cherchons notamment à définir ce qu’est un îlot de chaleur, quelles sont ses causes, ses caractéristiques et ses conséquences sur le bien-être et la santé. Nous explorerons également les différentes solutions proposées par des villes françaises et étrangères pour lutter contre ce phénomène.

Dans une seconde section de ce travail nous nous intéresserons à l’évaluation d’une variation de bien-être associée aux îlots de chaleur urbain. Nous présenterons les principes de l’analyse coût-bénéfice avant de faire un survol des méthodes d’évaluations économiques (aussi appelées méthodes de monétarisation) en économie de l’environnement. Nous justifierons aussi le choix de la méthode d’évaluation contingente pour évaluer la variation du bien-être des individus.

En dernier lieu il conviendra d’implémenter la méthode d’évaluation contingente par un sondage que nous réalisons sur un échantillon représentatif de la population d’Angers. Les résultats seront dans un premier temps analysés statistiquement; ensuite nous essaierons d’estimer le consentement à payer des Angevins pour améliorer leur bien-être en évitant une dégradation de la qualité environnementale liée aux îlots de chaleur urbain.


  1. Selon l’INSEE↩︎